Avec Taches rousses (Albin Michel), Morgane Montoriol, qui partage son temps entre la France et le sud des États-Unis où elle a vécu 15 ans, signe un polar singulier, au style incroyablement inventif et puissant, qui est aussi un formidable portrait de femme. Road movie impressionnant, avec pour destination un univers sombre à ne plus en pouvoir. D’une plume rock et ravagée, elle décrit la fréquentation des enfers de son héroïne, Beck Westbrook, jeune fille de 23 ans.
Leah Westbrook a disparu un après-midi de septembre, dans une petite ville de l’Oklahoma. Elle avait quatorze ans. Son corps n’a jamais été retrouvé. Depuis, sa soeur, Beck, a quitté la ville pour s’installer à Los Angeles. Elle vit par procuration le rêve de Leah, en tentant une carrière de comédienne. Sans aucun entrain. Contrairement à sa soeur, dont la peau était parfaitement unie, le visage de Beck est couvert de taches de rousseur. Des taches qu’elle abhorre et qui lui rappellent l’extrême violence de son père. Bientôt, des corps atrocement mutilés sont retrouvés dans le quartier d’Hollywood où elle a vécu. L’oeuvre d’un tueur en série que la police peine à attraper. Peut-être cet homme aux yeux terribles, qui suit Beck partout…
Avec ce roman cru et fiévreux, Morgane Montoriol s’impose comme une voix singulière dans l’univers du roman noir.